Alors que les experts en stratégies d’entreprise ne cessent d’asséner à leurs clients le fameux « recentrer vous sur vos core business », on pourrait s’étonner que Microsoft ait récemment essayé d’acquérir Yahoo pour la modique somme de 30 milliards d’euros. Certains penseront qu’à peine annoncé le départ de son emblématique fondateur, Bill Gates, l’entreprise est déjà en train de perdre ses fondamentaux. Nenni ! La réponse est simple. Le marché de la publicité en ligne est estimé à près de 44 milliards de dollars en 2007 et 80 milliards en 2010. En 2007 Yahoo a réalisé un CA publicitaire de 3,6 milliards de dollars, rien que pour les USA.
Et la France dans tout ça ? TNS Media Intelligence vient de rendre son verdict sur le marché publicitaire 2007. Le grand vainqueur ? Internet, bien sûr. Avec une progression de 34,5% pour 2,8 milliards d’euros, soit 12% du marché, devenant au passage le 4ème média en France derrière la presse, la télévision et la radio, mais devant l’affichage.
La montée en puissance du web semble inexorable. Les 28.340.000 internautes que compte notre pays en sont une autre démonstration.
Les entreprises recrutent par et pour le Net. Celles qui évoluent dans la sphère Internet et plus largement dans les NTIC se battent pour recruter les experts en Flash, en Java. Les autres entreprises investissent les plates-formes Web à la mode pour séduire les jeunes et tenir compte de la montée en puissance du tribalisme, avec Second Life, Facebook (70 millions d’utilisateurs dans le monde, 750.000 en France) ou encore Daily Motion et You
Tube.
Les entreprises vendent de plus en plus par le Net. Selon la FEVAD, la vente en ligne a accaparé 60% du CA de la vente à distance en 2005.
Et, sans être exhaustif, la télévision sur le net progresse à pas de géant, tant en quantité, qu’en qualité. Ainsi, plus de 1500 chaînes de télévision gratuites sont accessibles. A noter ici la belle initiative de la Fédération Française de Judo qui met en ligne désormais sur son site http://www.ffjudo.com/ffj/ Judo TV, un programme de 24 heures de judo diffusé en permanence, mais aussi des directs. Ainsi, les 550.000 licenciés que compte la FFJ et tous les amateurs de ce sport ont pu voir sur leur ordinateur le tournoi de Paris-Bercy les 9 et 10 février dernier. Une formidable opportunité pour un sport trop souvent oublié des médias, même si, reconnaissons le bien, Canal+ fait de gros efforts pour le promouvoir avec David Douillet et Thierry Rey en commentateurs vedettes.
Pour conclure mon propos, oui le Web est un média qui arrive à maturité et oui, il devient aujourd’hui incontournable de l’intégrer dans sa stratégie média. Mais à mon sens, il faut aller beaucoup plus loin. Internet est en constante évolution, chaque jour (ou presque), naît une nouvelle innovation ; il faut se donner les moyens d’une veille efficace et cela devient une affaire de spécialiste. Le Web et plus particulièrement le Web 2.0 génèrent de nouveaux comportements et j’y reviendrai bientôt. Désormais la marque se trouve confrontée à un individu de plus en plus complexe (le 3CA - Client, Collaborateur, Citoyen, Actionnaire), de plus en plus informé (par le Web, les médias – 20 minutes - le premier quotidien en France, la montée en puissance de la TNT, les mobiles…), à des réseaux et à des médias qui la comparent, l’examinent, l’évaluent, l’attaquent, la ridiculisent (en cas de crise, voyer l’impact des fausses pubs Total ou plus récemment celles de la Société Générale). Dans cet univers (de plus en plus impitoyable), il va devenir de plus en plus difficile pour une marque de piloter sa destinée, de reprendre le « meta-contrôle », sauf à en revenir, comme on le dit dans le rugby, aux fondamentaux. Mais ceci est une autre histoire…
Je reste partagée sur les fausses pubs de la Société Générale qui circulent sur le net. L'impact est-il si négatif pour la marque. J'ai observé les comportements des gens lorsqu'ils visionnaient ces pubs. Ils les trouvent drôles et la Société Générale leur apparait alors comme plus sympathique, voire plus "humaine", plus accessible.
Rédigé par : Perlette | 20 février 2008 à 21:49
Bonjour,
Comme je l'évoquais dans la réponse à votre commentaire sur le post de la Société Générale, oui en première lecture, ces fausses pub rendent effectivement la banque sympathique. Mais au final, le territoire de communication porté par le pouce est ridiculisé, alors que la banque et son agence n'ont jamais réussi à l'imposer, malgré plusieurs millions d'euros investis. Je serais surpris de voir de nouveau ce brave pouce à l'oeuvre, parce que des centaines de milliers d'internautes ne pourraient s'empêcher de pouffer en le voyant et si le rire est bon pour la santé, et si l'humour fonctionne en pub comme le démontre si souvent les agences britanniques, il s'agit aujourd'hui pour la Société Générale de restaurer la confiance et c'est une autre affaire. D'ailleurs, on voit que c'est le parti pris des annonces presse vues dans la PQN et la PQR "nous avançons, nous agissons" ; ici, on ne nous montre pas un doigt mais cinq salariés du Groupe Société Générale, dont les morpho types induisent l'international, et leur volonté commune de relever de futurs challenges et de défendre les intérêts de leur employeur. Au passage, bien vu Harrison&Wolf.
Bertrand Desmier
Rédigé par : Bertrand Desmier | 21 février 2008 à 07:44
Les annonceurs tentent de contrôler tant bien que mal leur image sur le web. Pour notre agence de communication Decys, nous avons choisi de monter un magazine de tendances en ligne pour valoriser nos services (www.trendsnow.net). Maintenant référence sur la toile, nous favorisons le buzz d'actualités sur le web, mais toujours dans une optique de partage d'information. Notre but n'est donc pas de présenter un produit qui n'apportera rien à notre environnement, il doit être au contraire innovant et ingénieux dans sa conception.
Rédigé par : Claire / DECYS | 06 mai 2008 à 10:35