En novembre dernier, l’affaire UIMM/ Denis Gautier-Sauvagnac avait démontré la pertinence de la définition que Thierry Libaert donnait dan son ouvrage « La communication de crise » : « la crise est la phase ultime d’une suite de dysfonctionnements mettant en péril la réputation ou la stabilité d’une entreprise (ou d’une institution) ». En effet, des comportements atypiques avaient été considérés comme usuels et ils ont été à l’origine de la crise médiatique ; les signaux d’alerte avaient bien été émis via Tracfin, mais ils n’avaient pas été pris en compte.
L’assourdissant silence de Denis Gautier-Sauvagnac et de Laurence Parisot n’avait fait qu’amplifier la crise. Et qu’aura retenu l’opinion publique de cette affaire ? Que le patronat via son principal pourvoyeur de fonds, l’UIMM, disposait de millions d’euros, notamment pour une utilisation vraisemblablement frauduleuse.
L’actualité chargée de ce début d’année aidant, nous avions fini par oublier cette crise… jusqu’aux derniers rebondissements de l’affaire Gautier-Sauvagnac et la grosse colère piquée par Laurence Parisot ce week-end.
Je me bornerai à circonscrire mon commentaire aux bonnes pratiques de gestion de crise, sans m’étendre sur le fond, ô combien discutable, de l’accord passé entre l’UIMM et Denis Gautier-Sauvagnac.
La période post-crise est critique. Trop souvent les entreprises, trop heureuses de voir s’éloigner la tempête médiatique, n’ont de cesse que de souffler, voire de refouler leur passif, sans agir, sans tirer les leçons de leur déconvenue. Ici, quid du retour d’expérience et des actions correctrices ?
Les dirigeants de l’UIMM se sont réunis cette après-midi pour tenter d’éteindre l’incendie et mettre fin à la polémique. Formidable ! Que ne l’ont-ils fait plutôt ? Penser que l’accord passé resterait secret est une pure vue de l’esprit, c’est nier l’impact du web sur les médias. Ce qui pouvait être passé sous silence ou temporisé il y a encore quelques courtes années (affaire d’état…), ne peut plus l’être aujourd’hui. Les médias informent vite ; très vite, pour garder leur leadership dans la diffusion de l’information. Selon un communiqué diffusé cette après-midi par l’UIMM, les conditions de départ de « DGS » vont être réexaminées. Las ! Le mal est fait. Sortir d’une crise en provoquant une nouvelle crise, cela frôle le cas d’école.
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