Laurence Parisot devait arriver à l’université du Medef en parachute entourée de quelques patrons selon une information du Canard enchaîné reprise par Les Echos fin juillet. Ce matin Europe 1 a annoncé que le saut avait été annulé. Tant mieux !
J’avoue avoir zappé cette information au début de mes vacances. Ma cuillère de céréales est restée quelques moments suspendue à mes lèves quand j’ai entendu ce matin un chroniqueur de Marc-Olivier Fogiel révéler que Laurence Parisot avait en fait renoncé à son « saut créatif ». Si j’ai bien compris, cette arrivée tonitruante avait pour prime ambition de symboliser le « rapprochement armée-entreprise » sur le campus militaire de l’X. L’annulation de cette opération commando est-elle un effet collatéral de la mort de nos 10 soldats ? Je n’ai pas la réponse. Toujours est-il que lorsque l’on parle de symbole, il faut aussi parler de l’idée qui se cache derrière et de l’action qu’on ne manquera pas de mettre en œuvre. Là, quid de l’idée ?
Proposer une métaphore alambiquée sur les golden parachutes et sauter pour mieux les dénoncer sitôt arrivée en proclamant depuis sa tribune « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs les dirigeants d’entreprise, ce saut symbolisait la condamnation et la suppression des parachutes d’entreprises… ». J’aurais aimé que cela puisse être le cas…afin de donner du sens à cette équipée aérienne et rester en phase avec sa dénonciation du golden parachute touché par Denis Gautier-Sauvagnac. Mais j’ai bien peur de prendre mes désirs pour des réalités. Comment cautionner une telle initiative ?
Qu’est-ce qui a bien pu passer dans la tête de Mme Parisot ? Le chroniqueur d’Europe 1 de pouffer en se demandant si la direction de la communication n’avait pas été noyautée par les troskystes !
Le thème de l’université d’été du Medef qui commence aujourd’hui est « Voir en grand ». Bien, il s’agit d’un thème porteur d’ambition pour l’économie de notre pays et c’est tant mieux. Mais pourquoi avoir imaginé une si grotesque entrée en matière ? Le fait même qu’une personne bien attentionnée ait pris l’initiative de passer l’info au Canard montre, si besoin en été, que cette idée était bancale. S’il est un fait qui irrite pour ne pas dire exaspère une grande majorité de français, c’est la notion même du golden parachute. A quoi bon avoir prêté aussi facilement le flanc à la critique ?
Tout acte, toute parole est un signe ; tout signe est sujet à interprétation de la part des récepteurs. A méditer, sans modération.
C'est trés dommage qu'elle ne saute pas.
On ne verra pas les dessous du MEDEF !!!
Rédigé par : Morvan Olivier | 05 septembre 2008 à 20:25