La semaine du développement durable vient de s’achever. Quel bilan en dresser ? Incontestablement, le développement durable est passé du statut de concept abstrait à celui de réalité à mettre en œuvre durablement, tant pour nos concitoyens que pour les entreprises de notre pays. Cette préoccupation infléchit les comportements et modifie les pratiques dans de nombreux domaines dans l’espoir de résultats concrets.
Les Français verdissent
Les résultats de l’étude réalisée par TNS Sofres pour l’EPIQ démontrent que la notion de développement durable s'est largement diffusée dans le grand public. Si les Français ont bien intégré les 3 piliers du développement durable, c’est la protection de l’environnement qui suscite encore le plus vif intérêt. Pour 79% des Français, cette notion est aussi synonyme de préservation de l’environnement et des ressources naturelles. 18% des Français considèrent en outre que le développement durable évoque la préservation d’un équilibre social. Enfin, 13% citent le développement économique et commercial En pratique, plus d'un tiers de nos concitoyens sont engagés dans la protection de l'environnement, avec les écogestes du quotidien - tri sélectif, économie de l’eau du robinet et de l’électricité, moins de sacs en plastiques utilisés, piles usagées rapportées chez le commerçant concerné – en revanche, difficile de moins utiliser la voiture et réticence au boycott des entreprises qui polluent et ne respectent pas la réglementation en matière de protection de l’environnement.
Les entreprises aussi
Même constat pour les entreprises, grands groupes comme PME, comme nous l’avons vu dans un précédent billet. Le CSA constatait déjà en mars 2007 que 57% des responsables de communication estimaient que la communication s’appuyait davantage sur le développement durable qu’en 2005, 75% des entreprises affirmant par ailleurs s’engager sur ce nouveau thème.
A ce titre, un constat s’impose ; de plus en plus d’entreprises intègrent dans leur signature corporate les notions de responsabilité, d’éthique, de préservation de l’environnement. Les ONG ont montré la voie avec par exemple la Fondation Nicolas Hulot « Pour la nature et l’homme ». Du côté des entreprises, citons par exemple Dexia, qui signait en 2005 « La banque du développement durable » et ose cette année une signature mondiale « Short term has no future ». Citons encore, Bouygues Construction qui signe « Entreprendre à l'écoute d'un monde exigeant » et encore Casino avec « Nourrir un monde de diversité ». Et puis de nouveaux venus comme Direct Energie avec « Vous y gagnez, la planète aussi ».
Reste, que les entreprises vont devoir faire preuve de vigilance. Se doter d’une signature de posture « responsable » quand son activité n’est pas directement liée au développement durable ou lorsque l’on est dans l’incapacité d’apporter la preuve de son engagement va devenir un exercice de plus en plus délicat. En effet, au-delà de possibles interventions des ONG et autres associations, le 3 CA déjà cité dans d’autres billets (Collaborateur, Consommateur, Citoyen, Actionnaire) va être de plus en plus vigilant, parce que davantage informé, averti et lui-même actif.
Et puis, attention au risque de banalisation. Souvenons-nous de l’émergence de la qualité, il y a quelques années. Si tout le monde devient subitement responsable, éthique ou protecteur de l’environnement, où se fera la différenciation ?
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