Oui je sais, c’est un peu facile d’accuser les médias de tous les maux. Et pourtant. De TF1 à Europe 1 en passant par Radio Classique, des médias appartenant à des patrons pas franchement connus pour leur opinion gauchisante, force est de constater que jour après jour, une pernicieuse convergence attise le feu du spleen ambiant.
« Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir ». Certains journaux d’information ne devraient-ils pas adopter ces paroles de Johnny Halliday en guise de générique ; cette réflexion m’est venue récemment, au hasard d’un journal radio ou en regardant PPDA. Hier le déclic s’est produit en écoutant les infos de Radio Classique. Après avoir évoqué les 10.000 morts de Birmanie, s’être lamentée sur le passage des 120$ du baril de pétrole, la journaliste concluait son propos par un démoralisant « la séance de la Bourse de Paris termine dans le Rouge ». Dans cette symphonie pathétique de l’info, je m’attendais à un violent décrochage, du moins 3 % ! Que nenni. Il s’agissait de – 0,13%. Alors oui, bien sûr, c’est du négatif, mais pourquoi faire dans l’hyperbole ?
Je ne demande pas que l’on diffuse que les bonnes nouvelles, pas plus que je ne demande que les rédactions prennent leurs ordres auprès de l’Elysée. Non, rien de tout cela. Ce que je souhaite, c’est que l’on en revienne à plus de mesure dans le choix des mots, que l’on opte davantage pour la parole pleine (de sens).
Certes, le discernement des français s’est affûté au fil des années, mais le verbe est une arme puissante, dévastatrice. Faites un effort au moment où vous lisez ce billet et essayez de trouver instantanément une bonne nouvelle récemment écoutée. Le prix du gaz ? Non. Le pouvoir d’achat ? Encore non. La cote du président ? Toujours non. La crise alimentaire. Non. DMC en redressement judiciaire ? Non. Allez, un effort que diable. Moi j’en ai trouvé une, Peugeot va créer 500 emplois en Lorraine.
Mais enfin réfléchissons deux secondes à cet exemple. L’agence de RP a bien fait son travail ? Oui, et il y a tout intérêt à envoyer un signe fort aux habitants de la région touchés par la fermeture décrétée par Mital ? Bien sûr. Mais enfin, tous les jours des entreprises françaises et étrangères créent des emplois, tous les jours des projets de création de nouveau site industriel voient le jour dans plusieurs départements. J’en veux pour preuve l’excellente revue de presse réalisée par First Eco sur plusieurs régions. Et quoi, cela n’intéresse que le monde de l’entreprise, prompte à aller chercher de nouveaux contrats chez ceux qui investissent ? Non. Au passage, vous aurez noté que la PQR se charge heureusement de rappeler localement et plus objectivement la réalité.
Alors de grâce, mesdames et messieurs des journaux radios et Tv, un peu plus de mesure. L’audimat ne se gagne pas à l’aune du catastrophisme récurent.
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